Ayant révélé fort jeune les prédispositions qui feront de lui l’auteur d’un Œuvre remarquable, c’est auprès de Roger Sessions qu’il s’est ensuite spécialisé dans la théorie et l’art de la composition.
Professeur tôt réputé, il a enseigné toute sa vie le piano aux quatre coins des États-Unis : à la Manhattan School of Music, aux Conservatoires de New England
et de San Francisco, dans diverses Universités (Tampa en Floride, Princeton dans le New Jersey, Stanford et Berkeley en Californie.)
Il fut admiré et aimé de ses élèves, très apprécié des compositeurs, des pianistes, et plus largement des interprètes et des mélomanes qui ont eu la chance de le rencontrer. Son humanité, son intelligence et son indépendance d’esprit, son indéfectible sens de l’humour, comme sa virtuosité et sa pédagogie originale, resteront à jamais gravés dans les mémoires.
Chantre de la musique moderne et contemporaine, il a interprété un vaste répertoire et participé à la création de nombreuses œuvres contemporaines. Les critiques musicaux ont salué en lui le champion d’une synthèse géniale entre lyrisme romantique et virtuosité technique.
Les œuvres qu’il a composées sont l’expression non seulement de l'esthétique nouvelle introduite par Roger Sessions, mais aussi d’une certaine sensibilité romantique en vogue aux États-Unis. Parmi ses compositions, certaines sont l’exécution de commandes venant d’organismes de renom et leur originalité fut souvent récompensée par des prix prestigieux.
Comme pianiste et/ou compositeur, il est l’auteur de nombreux enregistrements produits et commercialisés par diverses maisons de disques : RCA, Columbia (Sony), Deutsche Grammophon, New World, Desto, Son Nova, Argo et CRI.
1928 : Robert
Helps naît à Passaic dans le New Jersey (près de New York City). Il vivra non loin de là, à Ridgewood, jusqu’à l'âge de vingt ans environ.
1933 : à cinq ans, sous l’impulsion de sa mère, il commence à jouer du piano.
1936 : sa mère l'inscrit à la
Juilliard Prep. School de Manhattan (New York), où il va rapidement démontrer des prédispositions pour la composition.
1939 : à onze ans, il est l’un des lauréats d’un concours national de composition pour enfants organisé par le chef d’orchestre Leopold
Stokowski. La pièce récompensée,
Dance of the Cinders on the Hearth (composée vers 1937), est créée sous la direction de
Stokowski par l’Orchestre de la NBC et diffusé à la radio.
1943 : il quitte le
Juilliard Institute of Music Arts pour suivre l’enseignement privé de Abby
Whiteside.
1944 : en parallèle de son enseignement pianistique, Abby
Whiteside le confie à Roger
Sessions auprès de qui, dès seize ans, il commence à recevoir des leçons de composition.
1953-1963 : à vingt-cinq ans, il emménage à New Haven (près de New York). Il vit modestement d’un emploi dans une boutique de disques, de leçons particulières de piano et commence à se produire en concerts. Pendant cette période il compose une dizaine d’œuvres dont sa
Première Symphonie (1953-55) pour laquelle il reçoit un double prix des fondations
Fromm et
Walter W. Naumberg.
1963 : il emménage au cœur de New York, à Manhattan (d’abord dans Greenwich Village puis, plus confortablement, à Brooklyn Heights). Il rencontre l’écrivain James
Purdy (ils sont voisins à Brooklyn) avec qui il devient ami proche. Il décide de se consacrer indissociablement à une triple carrière de pianiste, de professeur et de compositeur.
1963-1967 : il donne jusqu’à trente concerts par an dans les salles les plus prestigieuses de New York, tout en continuant à composer (notamment son
Premier Concerto pour piano, l’une de ses premières œuvres composées sur commande) et à enseigner le piano (à la
Manhattan School of Music et au
Conservatoire de New England). C’est à cette époque que
C. F. Peters commence à publier ses partitions. En 1966, il enregistre (pour
RCA) l’album intitulé
New Music for the Piano, qui comprend d’importantes créations de nombreux compositeurs américains.
1967-1978 : il devient professeur au
Conservatoire de San Francisco en 1967 et commence à partager son temps entre la côte Ouest et la côte Est des Etats-Unis. En 1973 il est nommé artiste-résident à l’Université de
Davis en Californie. Cette même année est créé son
Deuxième Concerto pour piano, œuvre commandée par la
Ford Foundation et le pianiste Richard
Goode. En 1976, il reçoit le prix de l’
Academy of Arts and Letters. Pendant cette dizaine d’année, il compose une douzaine d’œuvres dont
Gossamer Noons, pour soprano et orchestre (1974).
1978-1993 : âgé de cinquante ans, il quitte définitivement New York pour Tampa (Floride). Nommé professeur à l’Université de
South Florida, il partage son temps entre Tampa et San Francisco où il continue d’enseigner le piano. Après une dizaine d’années d’interruption pendant lesquelles il donne une série de concerts consacrés à la musique française (
Fauré, Debussy, Ravel), il se remet à la composition vers la fin des années 1980. Parmi ses nouvelles œuvres, il achève en 1987
Eventually The Carousel Begins pour deux pianos. Au début des années 1990, il découvre avec passion la musique du compositeur anglais
John Ireland dont il jouera souvent les œuvres jusqu’à la fin de sa vie (notamment lors d’un concert mémorable en 1996 à la
Merkin Hall de New York). En 1993, il doit subir une grave opération du coeur dont il se remettra difficilement.
1994-2001 : pendant cette période, il continue d’enseigner et de donner des concerts (en particulier il dirige, jusqu'en 1998, une série d’un style nouveau et décontracté : «
Sensua by Candlelight » dans laquelle se produisent ses élèves et amis). Parallèlement, il se consacre de façon intensive à la composition, à la création et à l’enregistrement de ses œuvres, notamment
Shall We Dance, pour piano solo, qui est créée en 1994, une
Deuxième Symphonie achevée en 1999 et une série de
transcriptions pour piano. En 1996, un CD entièrement consacré à ses œuvres paraît chez
CRI (série American Masters). En 2000, il se produit comme soliste à
La Philharmonie de Berlin.
2001 : il meurt à Tampa des suites d’un cancer.
2004 : un deuxième enregistrement monographique paraît chez
Naxos (American Classics).
L’été de cette même année, est créé le
Robert Helps Web Monument (la « cyberstèle de Robert
Helps ».)
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